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  • : Naturalia - sciences naturelles
  • : un regard sur les sciences naturelles, la biologie et l'écologie - observations naturalistes et microscopie
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23 novembre 2008 7 23 /11 /novembre /2008 23:43


Parmi les Hypotriches, le genre Euplotes est facilement reconnaissable. Possédant un corps ovale, ils possèdent un appareil ciliaire particulièrement différencié. La face dorsale est bombée, souvent cannelée ou parcourue de sillons. Des lignes parallèles peuvent se discerner, à fort grossissement. La face ventrale, plane, ou concave, est caractérisée par la présence de l'appareil buccal ainsi que de l'appareil ciliaire.



Péristome (appareil buccal) : située ventralement sur le côté gauche du corps, il se présente comme une dépression occupant  une moitié du corps, voire plus, triangulaire ou largement ouverte. Certaines espèces ont un péristome plus étroit, presque en gouttière.


Le péristome est recouvert à droite par une mince lame. A gauche, on distingue immédiatement la zone membranaire adorale. Ces cirres regroupés en membranes partent de la partie antérieur et contournent dorsalement le col pour se prolonger en diagonale jusqu'au cytopharynx, rejoignant le fond de la cavité buccale, où s'invagine le cytostome.


A l'extrémité antérieure de la face ventrale, on discerne en outre un groupe de cirres épais. Généralement au nombre de 9. Certaines espèces en possèdent 10. 5 ou 6 sont regroupés dans la partie antérieures, 3 ou 2 se retrouvent plus en retrait, dans la région externe de la face ventrale.Les cinq cirres transversaux, alignés en oblique ou en deux groupes formant angle, sont un les éléments les plus évidents des Euplotes, avec les quatre cirres caudaux (quelques espèces en ont plus).Les cirres frontaux-ventraux et les cirres transversaux ont une fonction de soutien et de locomotion. On peut dire que les Euplotes "marchent" sur le support, les cirres quasiment à la verticale. La circulation de l'eau, attirant les bactéries, est assurée par le battement de la membranelle adorale. Les cirres caudaux se maintiennent à l'horizontale ou sont redressées.


La progression est saccadée, mais peut être rapide. Le cytoplasme est clair, avec des inclusions. Des vacuoles pulsatiles peuvent apparaître. Le macronucleus est difficilement visible sans coloration. Il est allongé, en forme de C ou du chiffre 3. Le micronucléus, invisible sans coloration, est très petit, souvent accolé au macronucleus, à l'extérieur de la courbe que ce dernier forme.


Une coloration par imprégnation argentique permet de mettre en évidence, sur la face dorsale, les cineties en lignes parallèles, que l'on parfois distinguer sur les crêtes. Les cils sont très petits et n'ont pas de fonction locomotrice.En plus de ces cinéties, on observe une structure réticulaire, l'argyrome, dont la géométrie, constante  chez une espèce donnée, est un des principaux critères de détermination.


La détermination sûre de l'espèce est impossible par une simple observation de specimen vivant.


En effet, les caractères distinctifs sont :

  • le nombre des cirres fronto-ventraux, transversaux et caudaux ;
  • la forme du macronucleus ;
  • le nombre de cineties, et
  • le dessin formé par l'argyrome.

Le macronucleus ne se discerne bien qu'après coloration spécifique du noyau (coloration de Feulgen) tandis que les cineties et l'argyrome n'apparaitront qu'après une imprégnation argentique. Faute de maitriser ces techniques de coloration et fixation, on ne peut que décrire le plus exactement possible le nombre et la disposition des cirres et se contenter d'une détermination approximative.



Spécimen vu sur la face dorsale. L'AZM est visible ainsi que les cirres caudaux. Les cirres ventraux sont à peine esquissés ici.


Le dessin suivant présente le même specimen avec la mise au point sur la face ventrale. On discerne le groupe de 5 cirres transversaux, les quatre principaux cirres caudaux, et les 9 cirres fronto-ventraux. Sur la partie mediane, j'ai cru discerner des cirres alignés











































Liens utiles et sources :


sur Micro*scopia : la page des Euplotes


Revision du genre Euplotes, par  M. Truffeau in Hydrobiologia, Volume 15, Numbers 1-2 / juillet 1960


Euplotes : dans Protists information Server



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21 octobre 2008 2 21 /10 /octobre /2008 16:18
Après plusieurs semaines de mise en culture, j'ai repris les observations des prothalles de Fougère mâle (Dryopteris filix-mas). Leur maturation est a terme puisque des anthéridies et anthérozoides peuvent sont présents. Il reste cependant à découvrir et observer les archégones.

Un petit rappel du protocole de culture s'impose. La sporée a été recueillie sur une plaque de verre, puis sur laquelle on frotte un carré de mouchoir en papier non coloré et neutre. Le substrat est de la cellulose pure. Légèrement imbibé d'eau, il est placé en boite de pétri fermé. Le milieu ambiant est humide et placé à température modérée, hors soleil, mais à l'extérieur. Au terme de quelques semaine, le papier, sur lequel on peut discerner la couche verdâtre des prothalles en formation, est transposé sur un lit de tourbe (du commerce, il s'agit essenteillement de débris végétaux notamment de sphaignes) et laissé à l'extérieur, boite fermée. Au bout de trois ou quatre mois, les prothalles sont pleinement développés en nombreuses petites folioles cordiformes de 1 à 2 mm carrés.





le prothalle

prothalle Dryopteris filix-masLe prothalle a acquis un aspect cordiforme. Il comporte des rhizoïdes et aux bords des cellules plus allongées, qui s'observent aussi à la surface du thalle. Sur le spécimen dessiné, les anthéridies n'étaient pas encore présentes, mais sur les prothalles mûrs, on les distingue en nombre sur la face inférieure à proximité des rhizoïdes.



























 les anthéridies

Anthéridies de Dryopteris filix-mas. Ils sont constitués de quelques cellules formant une paroi protégeant des gamétocytes en formation. Ces gamétocytes vont constituer des anthérozoïdes dont le corps a une structure spiralée.



A maturation, les anthéridies libèrent des anthérozoïdes qui restent un moment immobiles, puis tournent sur eux-mêmes et finissent par nager librement en milieu aqueux. L'ouverture des anthéridies est provoquée par l'humidité (pluie).



Les anthérozoïdes sont des cellules globuleuses avec une sorte d'armature en tire-bouchon, munie de nombreux flagelles. Libérés des anthéridies, ils se déplacent en quête des archégones où ils fécondent les ovosphères.

Je n'ai pas observé encore les archégones. Chez les fougères isosporées comme la Fougère mâle, les anthéridies et les archégones sont présents sur le meme prothalle (dit synoïques) mais d'autres espèces ont des prothalles dioïques.

observations faites en octobre 2008
















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21 octobre 2008 2 21 /10 /octobre /2008 15:31
On sait que le cycle vital des fougères suit une alternance de générations où le gamétophyte se réduit à un petit corps thalloïde dont la durée de vie est limitée. La fougère telle que nous la connaissons est le sporophyte : il produit des spores accumulées dans des sores. Les spores (ou gonospores) germent et produisent un prothalle qui est porteur des gamètes. Chez les fougères isosporées, le prothalle produit les gamètes mâles - les anthérozoïdes -  et femelles - l'oosphère. Quelques observations permettent d'illustrer (en partie) ce cycle.

1. sporanges et spores

les sporanges sont prélevées et observés au microscope.

Les spores sont des cellules haploïdes produites par meiose, à partir de sporocytes. Ces cellules sont protégées par un sporange dont la parois est renforcée d'une armature cellulosique. Celle-ci se contracte à l'humidité provoquant une déchirure. La contraction est assez vive pour permettre une expulsion des spores.





























2.  germination des spores :  4 - 7 jours

J'ai recueilli ces spores sur un papier absorbant et laissé en culture en milieu humide, dans une boite de petri. La germination des spores a été observée. La différenciation cellulaire s'observe après quelques jours : des cellules présentent des chloroplastes tandis qu'un rhizoide, sans chloroplaste, apparait transversalement. Au terme d'une semaine, les premières divisions cellulaires du prothalle en formation apparaissent.







3. formation du prothalle : 4 semaines

Au terme de quelques semaines, on peut observer les prothalles déjà bien différenciés. Encore microscopique, (on ne distingue à l'oeil nu que la coloration verdâtre du papier absorbant), les prothalles comportent à 4 semaines une dizaine de cellules.

Les chloroplastes sont bien visibles, ainsi qu'un noyau assez gros et translucide. On peut discerner les tractus cytoplasmiques reliant des chloroplastes regrouplés le long des parois.




















observations faites en juin et juillet 2008








suite au prochain post
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13 août 2008 3 13 /08 /août /2008 00:50


La femelle se distingue par la présence de la vulve, située à peu près au milieu du corps.

Ce spécimen présente clairement la structure double des gonades, paires et disposées de part et d'autre de la vulve. La gonade antérieure (du côté de la bouche) passe à l'arrière de l'intestin, tandis que le repli, dans la gonade postérieure, est visible par dessus l'intestin.

L'ovaire comporte plusieurs régions : le rachis, dont les cellules sont peu visibles au début mais qui, au fur et à mesure de la maturation, deviennent des ovocytes. Chez les hermaphrodites, ceux ci sont (auto)fécondés dans une chambre spermatique avant de se développer dans l'uterus. Je ne suis pas du tout certain que le spécimen observé soit hermaphrodite.

Chez C. elegans (qui est hermaphrodite) , les ovocytes se disposent régulièrement le long d'un ovaire assez allongé. Ici, l'ovaire est assez court et les ovocytes se présentent en amas.

Dans l'utérus du specimen dessiné, il y a un oeuf de chaque côté de la vulve. Ces oeufs sont expulsés et l'on en trouve fréquemment dans la culture.


 

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11 août 2008 1 11 /08 /août /2008 04:54

Depuis peu, j'observe la prolifération de nématodes dans une culture de prothalle de fougère, sur tourbe. Ces vers constituent une part important de la biomasse des sols. Appartenant à l'embranchement des némathelminthes, les nématodes "sont des métazoaires triploblastiques pseudo-cœlomates. Les nématodes ont un tube digestif. Par contre, ils ne possèdent ni appareil respiratoire ni appareil circulatoire ni de tunique musculaire." (wikipedia). Ceux que j'observe appartiennent sans doute au groupe des Rhabditidae, nématodes libres se nourrissant de bactéries (dont des Escherichia coli) du sol. La morphologie de cet animal est à la fois simple (en apparence) et complexe (quant à son organisation interne). Le ver adulte mesure 1/3 à 1/2 mm, mais on trouve de nombreux juvéniles plus petits. Ils frétillent allègrement sous la lamelle, de sorte que pour les observer, on est contraint de les tuer. La fixation à l'alcool 70°C chaud est classiquement recommandée, mais on peut se contenter de chauffer la lamelle (à une lampe halogène par ex) pendant quelques secondes. Cela suffit pour "cuire" la bestiole qui conserve intacte sa structure interne. Seule la cuticule est épaissie. On peut aussi se contenter de les tuer à l'alcool 70°.

Le cycle vital dure à peine trois jours, ce qui rend ces organismes intéressants pour l'étude en laboratoire. On les cultive dans un gel d'agar agar ensemencé de bactéries. Un rhabditidae est particulièrement célèbre : c'est le Caenorhabditis elegans, l'organisme probablement le mieux connu de la planète. Son patrimoine génétique est totalement séquencé et connu, ses cellules décrites une à une. Le C. elegans  compte 959 cellules somatiques, ni plus ni moins; et leur devenir ontogénétique est parfaitement connu. Ce nématode se révèle dont un modèle de choix pour le généticien et l'étude des mécanismes biochimiques de différenciation cellulaire.

C'est en tout cas le nématode le mieux documenté sur le web : on peut trouver un atlas anatomique fouillé : http://www.wormatlas.org/

Le site web http://www.wormbook.org/  est une base de donnée exhaustive, ou presque, sur la génétique de C. Elegans qui est aussi décrit sur http://www.nematodes.org/Caenorhabditis/caenorhabditis.shtml


http://nematode.unl.edu/ est un site d'information sur les nématodes parasites; Il comporte une clé d'identification et de diagnostic des parasitoses animales ou végétale impliquant des nématodes.


A l'intention de ses étudiants, Khuong B. Nguyen qui enseigne la systématique des nématodes a élaboré une clé d'identification des Rhabditinae. On peut la trouver sur son site web. Les Rhabditidae comportent plus de vingt genres.


Ce juvénile est le premier specimen observé (dessiné). On discerne la structure de l'oesophage (pharynx) ainsi que le tube digestif. L'appendice caudal est effilé. Le prostoma (bouche) ne comporte ni appendice, ni dents, ni stylet

structure du pharynx

Le pharynx comporte en sa partie médiane un renflement., le bulbe median L'isthme, partie terminale du pharynx, est plus étroit et légèrement sinueux. Il débouche sur le bulbe terminal dont la structure interne est plus complexe. Une zone sphinctérienne, le cardia, le relie à l'intestin. Celui ci est droit, ne comporte pas de villosités ou sinuosités marquantes. Les cellules qui le composent sont assez grandes, le noyau peut être visible.

 

 

 

 

 

 

 




On remarque sur la fig 2, le stomodeum fort allongé par rapport au reste du pharynx. il n'y a pas de stylet et on remarque au début et à la partie médiane des petits renflements de la parois. Les antérieures, au niveau du cheilostome (partie antérieure de la cavité buccale cylindrique, entourée par les lèvres), sont les cheilorhabdions. Je n'ai pas distingué d'appareil glottoïde nettement différencié au niveau du télostome (partie postérieure de la cavité buccale, au niveau de l'oesophage).

Le pharynx se divise en quatre régions : une part plus ou moins cylindrique, le procorpus, comportant des fibres musculaires serrées. Le bulbe antérieur (ou mésocorphys) se présente comme un renflement médian. Il se prolonge en un isthme plus étroit, sinueux chez de nombreux individus, débouchant sur le bulbe terminal.

Ce dernier a une structure plus complexe dont l'élément principal est un "broyeur" central, une région spécialisée de la cuticule oesophagienne constituée de cellules musculaires le long d'un lumen subdivisé en trois. Nous avons trois paires de muscles qui se contractent de manière à constituer des "dents" entre laquelle la nourriture macère. Cette structure joue aussi le rôle de valve.













Chez les nématodes rhabditidae, quatre modes de reproduction existent (selon les espèces) :

  1.  
    1. gonochorisme – reproduction sexuée classique, mâle et femelles séparés

    2. hermaphrodisme – des individus peuvent générer des gametes mâles et femelles et éventuellement s'autoféconder

    3. hétérogonie – reproduction alternée de générations sexuées qui se reproduisent chacune selon un mode différent

    4. parthénogénétique


le gonochorisme est le plus fréquent mais on rencontre 16 espèces hermaphrodites et deux espèces parthénogénétique. Deux espèces sont hétérogoniques.  Voir à ce propos : http://www.nyu.edu/projects/fitch/index.html

Le Department of Biology, New York University a établi la phylogénie des rhabditidae à partir d'une analyse cladistique et montré que l'hermaphrodisme a évolué indépendemment des lignées gonochoristiques

C'est dire que la sexualité peut être assez complexe. J'observe des juvéniles, des femelles (ou hermaphrodites ???) et des mâles.

 

 




Anatomie du mâle

Le testicule (2) se loge le long de l'intestin. Sous un angle favorable on peut voir qu'il a une forme de lettre J, l'extrémité repliée se situe au 1/3 du corps, au niveau de l'intestin, peu après le bulbe terminal. Progressivement, la gonade s'étend et s'épaissit et l'on discerne fort bien, à mi parcours, les spermatocytes, grandes cellules dont le noyau est bien visible.

Le principal caractère de dimorphisme sexuel est la présence chez le mâle d'une structure particulière de l'extrémité caudale. Il s'agit d'une extension du cuticule appelé « éventail » ou « bourse ». Cette membrane, qui entoure l'orifice cloacal, présente des épaississements. Ce sont des papilles génitales appelées « rayons » qui ont une fonction sensorielle. Bien que construits sur une structure analogue, ces rayons, au nombre de 9 paires, se répartissent différemment selon les espèces, de sorte que leur description détaillée est indispensable à une détermination rigoureuse. Chez certaines espèces, une ou deux paires manquent. Leur position par rapport au cloaque varie, ainsi que la forme de la bourse cloacale.

Les spermatozoides (qui ne sont pas flagellés chez les nématodes) s'accumulent dans une vésicule séminale qui conduit vers le vas deferens, conduit s'amincissant et aboutissant au cloaque. A ce niveau apparait un organe caractéristique : le spicule copulatoire, pointe bifide, dont l'extrusion, au moment du coit, contribue à maintenir la vulve ouverte. Parallèle au spicule, se trouve le gubernaculum.


l'anatomie de la femelle fera l'objet d'un prochain envoi.




 

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19 juillet 2008 6 19 /07 /juillet /2008 16:39
Il ne faut pas nécessairement s'aventurer hors des sentiers battus pour dénicher la Marchantia. Cette hépatique très commune se trouve sur le sol, dans les endroits un peu humide, là où l'eau peut, de temps à autre, ruisseler. Son thalle s'étend en lobes ramifiés sur lequel on discerne les corbeilles à propagules, sorte de petites vasques contenant quelques gemmules assurant la reproduction végétative. Cependant Marchantia polymorpha est aussi sexué : plante dioïque, certains thalles portent des gamétanges, soit mâles (anthéridiophores), soit femelles. (archégoniophores) Cela se présente comme une "inflorescence" (n'oublions pas que les hépatiques - bryophytes - ne sont pas des plantes à fleurs), petite couronne surmontant une hampe de quelque 10 mm. Chez le mâle, la couronne est aplatie, modérément lobée et porte sur sa face supérieure les anthéridies, enfouies dans des cavités. Ches la femelle, le gamétange est fortement lobé, et les archégones se trouvent abrités sur la face inférieure, au creux des lobes, protégés par des lamelles translucides, blanches, le périgone.

voici quelques observations intéressantes :

1. Une coupe longitudinale a été effectuée sur le thalle. La structure tissulaire est bien visible, permettant de différencier la cuticule, quelques pores (qui ne se trouvent malheureusement pas dans un plan de coupe), les chambres aérifères et leurs cellules chlorophyliennes. On retrouve aussi les rhizoïdes (non représentés ici) filaments unicellulaires et dont la structure est particulière.



2.  Des anthéridies - une coupe d'un lobe des anthériodiophores a permi d'isoler quelques anthéridies. A maturité les anthéridies laissent échapper les anthérozoïdes biflagellés

Les anthérozoides s'observent difficilement à faible grossissement. On les discerne en fond noir, mais c'est surtout en contraste de phase qu'on peut les observer. A 100x immersion (1000x) les anthérozoides sont bien identifiables. Une tentative de coloration à l'éosine permet de mieux mettre en évidence les flagelles. Les anthérozoides se présentent enroulés sur eux-mêmes lorsqu'ils sont dégagés de l'anthéridie, comme s'ils étaient enfermés dans un mucilage, mais il s'animent d'un mouvement vibratoire très rapide et on constate rapidement des individus aux flagelles déployés. 

 

 

 

 

 

 

3. Les archégoniophores recueillis étaient soit déssechés, soit immatures... une dissection a été tentée et l'on a pu isoler un archégone.

4. Des corbeilles à propagules sont aussi présents.

les spécimens sont conservés en préparation semi-permanente, milieu eau + glycérine + alcool + acide acétique, sans coloration.

 

 

 

 


liens externes :

photographies de Marchantia polymorpha - Katholieke Universiteit van Leuven

cycle de reproduction de Marchantia polymorpha

une page sur les Hépatiques, par Jean Dexheimer



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7 juillet 2008 1 07 /07 /juillet /2008 21:24


Les galles velues de Eriophyes exilis

Sur les feuilles du Tilleul de Hollande - Tilia platyphyllos - on trouve parfois des indurations velues à l'aisselle des nervures, sur la face inférieure des feuilles. Normalement, chez T. platyphyllos, les nervures sont couvertes d'un duvet blanchâtre un peu plus abondant aux aisselles.

Mais les cécidies se présentent comme un bouton densément velu, de couleurs un peu brunâtre. Ils apparaissent au même niveau sur la face supérieure de feuilles comme une induration velue masquant un petit opercule. Ces galles sont provoquées par l'acarien Eriophyes exilis (Nalepa). La délicération d'un fragment de ces cécidies sur lamelle, observation en milieu aqueux, permet de mettre en évidence de nombreux individus vivants.

Eriophyes exilis est un acarien Eriophyoïde au corps vermiforme. L'opisthosome est fortement strié transversalement, il comporte entre 60 et 70 cannelures qui n'apparaissent pas ponctués (bien que sur une exuvie, la ponctuation m'a semblé être visible quoique très serrée). Le corps est épais, assez opaque, brunâtre (on voit des organes internes, dont un corps ovoide plus translucide). Il se distingue par plusieurs soies fort longues. Les soies caudales ont une longueur pouvant atteindre le tiers de la longueur de l'acarien, et sont recourbés.

 

 

 

 

Le long de l'opisthosome, on trouve quatre paires de soies latérales et une paire de soies ventrales à l'extémité antérieure. Le gnathosome est allongé. L'extrémité des chélicères est anguleux. Quatre pattes fortes, très mobiles, comportant 5 articles plus ou moins distincts. Le premier d'entre eux, à la base, comporte une longue soie ventrale. Les autres articles comportent une ou deux soies dont une plus longue. L'extrémité des pattes à une structure particulière, semblable à celle observée chez Aceria macrorhynchas cephalonea, décrit par ailleurs, mais la griffe-plume est ici nettement visible même à grossissement moyen (40x)

le dessin suivant montre le détail du gnathosome et des pattes. Noter la griffe-plume : une soie allongée surplombe une soie plumeuse. Deux autres soies accompagnent le dispositif latéralement.


 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 













Eriophyes tiliae (le Phytopte du tilleul) : galles en cornicules

Tilia platyphyllos est aussi parasité par Eriophyes tiliae tiliae - (Tarsonemoidea: Eriophyidae) - qui cause des cécidies allongées, sur le limbe de la face sup des feuilles, ces galles, jaunâtre à rouge, forment comme des petites cornes...

Ces galles sont creuses et la cavité est tapissée de poils assez dense. En faisant une coupe, on peut observer, au microscope à faible grossissement, des minuscules acariens vermiformes s'accrocher au tissu pileux... Ces acariens sont des Eriophyes tiliae. Morphologiquement, ils ressemblent fort aux E. exilis décrits par ailleurs. Certains considèrent d'ailleurs E. exilis comme une sous-espèce de E. Tiliae, appelé aussi Phytopte du tilleul.

Le deux spécimen ci-dessous proviennent de galles qui ont desséché pendant quelques jours. Les acariens étaient morts et passablement déformés. Le corps contracté apparait plus court que chez les individus vivants.







on remarquera ici le détail de la patte antérieure, dotée d'une griffe-plume


Le spécimen suivant a été récolté sur des cécidies fraiches. Ce spécimen est fixé à l'acide acétique chaud, montage alccol-glycérine. Il est fort décoloré et l'opisthosome est déformé, mais on peut y discerner facilement les ponctuations des pseudo-anneaux qui sont au nombre d'une soixantaine environ. J'ai observé aussi des individus vivants, dont le corps est rendu opaque par le contenu brun du tube digestif. Les Eriophyes vivants ne se distinguent pas morphologiquement, à mes yeux, des E. exilis, quoique les soies caudales et abdominales me paraissent plus courts.


Pour donner une identité à cet acarien, je me suis basé sur la description des cécidies, de l'hôte et sur la notification de l'espèce d'acarien sur les sites web suivants :

 

 


http://www.hainaultforest.co.uk/3Other%20tree%20galls.htm

http://www.odezia-atrata.be/Fauna/Prostigm...hyes-exilis.htm

La détermination ne se base donc pas sur les caractères morphologiques, dans la mesure où je ne dispose pas de description détaillée de l'espèce et mes recherches de micrographies de E. exilis sur le net n'ont donné aucun résultat. Reste à savoir ce qu'il faut observer pour identifier un ériophyide, autrement dit, quels seraient les caractères distinctifs d'un espèce donnée.

A ce titre, deux documents sont particulièrement intéressants puisqu'ils décrivent plusieurs nouvelles espèces d'eriophyides de Nouvelle Zélande.

http://rsnz.natlib.govt.nz/volume/rsnz_85/rsnz_85_03_004050.pdf

http://rsnz.natlib.govt.nz/volume/rsnz_80/rsnz_80_03_004870.pdf

Dans l'idéal une observation doit mettre en évidence, la forme du corps, le profil, la taille et la position du gnathostome, le nombre, la position, la taille des soies, la structure des pattes, le détail de la griffe-plume, la structure du bouclier dorsal, la structure fine de la cuticule, le nombre et le tracé des pseudo-anneaux, les genitalia mâle et femelle. Il reste donc du travail à accomplir.

 



bibliographie (on line) :

Eriophyoid mites (Acari: Eriophyoidea) occurring on lime trees in ornamental nurseriesGRAYNA SOIKA : http://www.biollett.amu.edu.pl/biollett_43_2_35.pdf

Contribution à la connaissance des galles d’Eriophyides du Luxembourg (Acari, Eriophyidae) par Jacques LAMBINON 1), Nico SCHNEIDER 2) & Fernand FEITZ 3)












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28 juin 2008 6 28 /06 /juin /2008 09:32
Demodex folliculorum est un acarien parasite de l'homme. Toute personne en héberge, quelle que soit son hygiène. On le trouve à la base des follicules pileux ou près des glandes sébacées. C'est donc au bout du nez qu'on les trouvera : il suffit d'exprimer des pores de la peau du visage et recueillir sur une lamelle le sebum généralement accompagné de follicules pileux. C'est là que l'on pourra trouver ces petits acariens (300 à 400 microns)

Demodex folliculorum possède un corps vermiforme : l'opisthosome strié transversalement occupe les deux tiers de l'individu. Quatre paires de pattes, assez trapues, sont clairement visibles. Il n'y a ni soies, ni griffes visibles. Les sillons transversaux sont continus et non ponctués (obs 100x, imm.). Les chélicères sont très réduits
Similaire au D. folliculorum mais à l'opisthosome proportionnellement plus court, le Demodex brevis se trouve plus rarement, plus particulièrement au niveau du thorax. On le considère parfois comme une sous-espèce du D. folliculorum

Demodex folliculorum

Un certain dimorphisme sexuel peut être noté : la femelle est plus courte que le mâle et possède un corps plus arrondi. La reproduction se produit tout au long de l'année et le cycle entier du parasite se déroule sur l'hôte en 18-24 jours. La fécondation est interne et la femelle laisse entre 20 et 24 oeufs dans un follicule pileux. Après l'éclosion, les nymphes émergent, semblables aux adultes mis à part qu'elles ne possèdent que six pattes au lieu de 8. La huitième paire croît lors la maturation du nymphe en adulte.

Le Demodex de l'homme ne présente normalement aucun inconvénient. Ce parasite n'est pas considéré comme pathogène, bien que ce soit encore discuté et que des études se poursuivent à ce sujet. En effet, une prolifération anormale est corrélée à certaines pathologies : rosacée (ou couperose), blépharite chronique. Demodex pourrait aussi poser problème à des personnes immunodéficientes...  Dans ces cas, la prolifération des Demodex a un caractère opportuniste et cause la démodécidose (ou démodicidose, démodécie).

Le genre Demodex n'existe pas que chez l'homme (il n'abrite que D. folliculorum et D. brevis) . Il y a environ 65 espèces connues, qui ont chacune un hôte bien spécifique. Les possesseurs de chiens s'inquiétront des démodécies canines provoquées par le Demodex canis, cause de dépilation diffuse, ou localisée près des yeux, de séborrhées et parfois de surinfections.
















Dessin ci-dessous extrait du Wikipedia : Demodex

Demodex folliculorum
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24 juin 2008 2 24 /06 /juin /2008 00:20

En observant une sporée de Fougère-mâle, je découvre sous ma préparation de petits acariens vermiformes. Ces acariens constituent un ordre particulier de parasites phytophages dont la particularité essentielle est d'avoir un corps vermiforme et d'être munis que de deux paires de pattes (au lieu des quatre paires habituelles aux arachnides),

 

Ces acariens font partie de l'ordre des Prostigmates, du sous-ordre : Eupodina.
Superfamille : Eriophyoidea et de la famille des Eriophyidae, qui comporte 200 genres, en général inféodés à un hôte particulier. Environ 3500 espèces ont été décrites et l'on en découvre régulièrement de nouvelles. Tant la t
axonomie que la nomenclature sont encore en cours de discussion, ce qui explique une certaine disparité quant à la désignation d'une espèce donnée. Les Eriophyides disposent d'un appareil buccal en stylet, chélicères transformés, qui leur permettent de transpercer des cellules végétales pour se nourrir. La salive de ces acariens est toxique pour les plantes et suscitent souvent la formation de galles ou cécidies dont l'anatomie caractérise le parasite. Diverses espèces s'attaquent aux fruits ou aux fleurs et provoquent des déformations du fruit, causant des pertes agricoles parfois importantes.

Dans la fougère-mâle dont j'ai observé la sporée, je n'ai pas observé de cécidies, mais bien une flétrissure et un épaississement de certaines frondes, mais je n'ai pas réussi à localiser de manière précise les acariens dans la plante elle-même.

On notera surt le dessin le corps vermiforme, dont l'opisthosome est strié transversalement, et les deux paires de pattes. Sur ce spécimen, le rostre est assez court et doté de deux soies. Les soies réparties le long de l'opisthosome étaient peu visibles, j'ai pu remarquer cependant la présence de soies caudales.

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Acarien Eriophyide sur feuille d'Erable

Sur une feuille d'Erable (rouge), j'observe de nombreuses cécidies sur la face supérieure. Ces galles sont légèrement allongées, rouges, long de 2 à 3 mm environ. En effectuant une coupe grossière, j'observe au microscope la présence de poils tant sur la face inférieure des feuilles, au niveau des cécidies (le reste de l'épiderme étant glabre) que dans la cavité de chaque cécidie.

à gauche, on observe les cécidies su le lobe droit de la feuille. En macrophoto, les cécidies sont les excroissances rouges. Entouré d'un cercle, un insecte, sans doute une larve de psyllidae. Les cécidies (galles) sont creuses. Sur la face inférieure des feuilles, on observe une pilosité anormale dans la zone des cécidies.













 

 

 

 

 

 

 

 


observation microscopique

La délicération sur lame de ces cécidies me permet d'isoler plusieurs spécimens d'acariens eriophyides. Etant donné l'anatomie des galles, l'identité de la plante-hôte, je présume que ces acariens sont des Aceria macrorhyncha cephalonea (Aculodes cephaloneus) anciennement Eriophyes macrorhynchus.  (macrorhynchus = "à grand nez")

L'espèce et les cécidies qu'elle provoque sont documentées sur le site : http://aramel.free.fr/INSECTES39.shtml



On notera le corps allongé, les deux soies caudales, quatre paires de soies latérales. Le rostre est préominent, nettement courbé vers la face ventrale. L'appareil génital n'était pas distinct sur ce spécimen (qui n'est peut être pas un adulte).

 

L'observation à 100x permet de mettre en évidence la structure des pattes et notamment l'existence de griffes-plumes, .on observe aussi que les stries transversales sont en fait une ponctuation régulière

 

Les organes internes sont peu visibles, on discerne un tube digestif formant une lumière grisâtre

 

 














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2 mai 2008 5 02 /05 /mai /2008 10:10
Les vorticelles sont parmi les protozoaires les plus observés des microscopistes amateurs. Ces ciliés péritriches sont en effet assez fascinants. Ce fut un des premiers infusoires décrits par Anthon von Leeuwenhoek qui en 1713 constatait comment ces animalcules étaient capables d'attirer à eux la nourriture par le mouvement provoqués par les cils vibratiles.

La ciliature péristomiale des vorticelles comporte en fait trois rangées de membranelles, des cils fortement serrés doté de mouvements ondulatoires coordonnés.Les deux couronnes internes (m1-m2), les plus visibles, constituent le polycinetie dont la fonction est d'attirer la nourriture - des bactéries - vers l'infundibulum. La rangée externe, appelée haplocinetie, de membranelle, plus fine, joue le rôle de filtre. Pénétrant dans le cytopharynx (l'infundibulum) - désigné dans le dessin comme "orifice buccal" - les bactéries sont absorbées dans les vacuoles digestives dont on peut discerner le mouvement vers la base de la cellule.

Les vorticelles se caractérisent surtout par leur pédoncule contractile, il se distinguent en effet d'autres péritriches sessiles comme les opercularia dont le pédoncule n'est pas contractile. La contraction en "ressort" du pédoncule résulte de l'action du myonème, faisceaux de fibrilles constituant l'armature "musculaire" du pédoncule. Il est bien visible comme une colonne torsadée plus foncées. A l'objectif 100x à immersion, on discerne aussi des granules sur le pédoncule. Ces fibres, que l'on appelle aussi spasmonème, se prolongent à la base du zoïde.

Une vacuole contractile, qui assure l'absorption ou l'évacuation de l'eau ( régulation osmotique ) est visible. Le macronucleus est généralement allongé, en forme de C. Selon l'angle de vue, et en fonction du faible profondeur de champ, il ne peut être que partiellement visible à fort grossissement, surtout s'il est masqué par des inclusions ou des vacuoles digestives. A noter que la cuticule - membrane externe de la cellule - apparait, à fort grossissement, transversalement striée. Une micrographie électronique à balayage montre bien que cette membrane est régulièrement cannelée.


Chez certaines espèces, les cannelures sont plus larges est sont visibles à grossissement moyen.



Reproduction.
Les vorticelles se reproduisent par division mitotique. Le zoide se divise mais une des cellules filles se transforme en une forme libre, non sessile, en développant une couronne ciliaire à la base, le télotriche. Par extension, on désigne sous ce terme la forme autonome, libre, du zoïde. Libéré celui ci nage en ligne droite à la recherche d'un lieu bien oxygéné. Il se colle alors au support et en quelques minutes - 5 à 6 - le télotriche se résorbe et une ébauche de pédoncule se forme, collé au support. Au terme de cinq à six minutes on peut distinguer un court pédoncule muni de son myonème. Les premiers spasmes se manifestent au bout de 10 minutes. Le pédoncule s'est allongé et atteint la taille d'un tiers de la longueur du zoide. Il faudra plus d'une demi heure pour que le pédoncule croît jusqu'à une longueur équivalente au zoïde. Au terme de cette croissance, le pédoncule est, selon l'espèce, 3 à 5 fois plus long que le corps cellulaire. Il se contracte dès qu'un corps étranger frôle les membranelles périorales. Celle rétraction ne se produit pas si c'est  la partie latérale du zoide qui est heurtée.







deux autres dessins :



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