Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Présentation

  • : Naturalia - sciences naturelles
  • : un regard sur les sciences naturelles, la biologie et l'écologie - observations naturalistes et microscopie
  • Contact

Recherche

7 juillet 2008 1 07 /07 /juillet /2008 21:24


Les galles velues de Eriophyes exilis

Sur les feuilles du Tilleul de Hollande - Tilia platyphyllos - on trouve parfois des indurations velues à l'aisselle des nervures, sur la face inférieure des feuilles. Normalement, chez T. platyphyllos, les nervures sont couvertes d'un duvet blanchâtre un peu plus abondant aux aisselles.

Mais les cécidies se présentent comme un bouton densément velu, de couleurs un peu brunâtre. Ils apparaissent au même niveau sur la face supérieure de feuilles comme une induration velue masquant un petit opercule. Ces galles sont provoquées par l'acarien Eriophyes exilis (Nalepa). La délicération d'un fragment de ces cécidies sur lamelle, observation en milieu aqueux, permet de mettre en évidence de nombreux individus vivants.

Eriophyes exilis est un acarien Eriophyoïde au corps vermiforme. L'opisthosome est fortement strié transversalement, il comporte entre 60 et 70 cannelures qui n'apparaissent pas ponctués (bien que sur une exuvie, la ponctuation m'a semblé être visible quoique très serrée). Le corps est épais, assez opaque, brunâtre (on voit des organes internes, dont un corps ovoide plus translucide). Il se distingue par plusieurs soies fort longues. Les soies caudales ont une longueur pouvant atteindre le tiers de la longueur de l'acarien, et sont recourbés.

 

 

 

 

Le long de l'opisthosome, on trouve quatre paires de soies latérales et une paire de soies ventrales à l'extémité antérieure. Le gnathosome est allongé. L'extrémité des chélicères est anguleux. Quatre pattes fortes, très mobiles, comportant 5 articles plus ou moins distincts. Le premier d'entre eux, à la base, comporte une longue soie ventrale. Les autres articles comportent une ou deux soies dont une plus longue. L'extrémité des pattes à une structure particulière, semblable à celle observée chez Aceria macrorhynchas cephalonea, décrit par ailleurs, mais la griffe-plume est ici nettement visible même à grossissement moyen (40x)

le dessin suivant montre le détail du gnathosome et des pattes. Noter la griffe-plume : une soie allongée surplombe une soie plumeuse. Deux autres soies accompagnent le dispositif latéralement.


 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 













Eriophyes tiliae (le Phytopte du tilleul) : galles en cornicules

Tilia platyphyllos est aussi parasité par Eriophyes tiliae tiliae - (Tarsonemoidea: Eriophyidae) - qui cause des cécidies allongées, sur le limbe de la face sup des feuilles, ces galles, jaunâtre à rouge, forment comme des petites cornes...

Ces galles sont creuses et la cavité est tapissée de poils assez dense. En faisant une coupe, on peut observer, au microscope à faible grossissement, des minuscules acariens vermiformes s'accrocher au tissu pileux... Ces acariens sont des Eriophyes tiliae. Morphologiquement, ils ressemblent fort aux E. exilis décrits par ailleurs. Certains considèrent d'ailleurs E. exilis comme une sous-espèce de E. Tiliae, appelé aussi Phytopte du tilleul.

Le deux spécimen ci-dessous proviennent de galles qui ont desséché pendant quelques jours. Les acariens étaient morts et passablement déformés. Le corps contracté apparait plus court que chez les individus vivants.







on remarquera ici le détail de la patte antérieure, dotée d'une griffe-plume


Le spécimen suivant a été récolté sur des cécidies fraiches. Ce spécimen est fixé à l'acide acétique chaud, montage alccol-glycérine. Il est fort décoloré et l'opisthosome est déformé, mais on peut y discerner facilement les ponctuations des pseudo-anneaux qui sont au nombre d'une soixantaine environ. J'ai observé aussi des individus vivants, dont le corps est rendu opaque par le contenu brun du tube digestif. Les Eriophyes vivants ne se distinguent pas morphologiquement, à mes yeux, des E. exilis, quoique les soies caudales et abdominales me paraissent plus courts.


Pour donner une identité à cet acarien, je me suis basé sur la description des cécidies, de l'hôte et sur la notification de l'espèce d'acarien sur les sites web suivants :

 

 


http://www.hainaultforest.co.uk/3Other%20tree%20galls.htm

http://www.odezia-atrata.be/Fauna/Prostigm...hyes-exilis.htm

La détermination ne se base donc pas sur les caractères morphologiques, dans la mesure où je ne dispose pas de description détaillée de l'espèce et mes recherches de micrographies de E. exilis sur le net n'ont donné aucun résultat. Reste à savoir ce qu'il faut observer pour identifier un ériophyide, autrement dit, quels seraient les caractères distinctifs d'un espèce donnée.

A ce titre, deux documents sont particulièrement intéressants puisqu'ils décrivent plusieurs nouvelles espèces d'eriophyides de Nouvelle Zélande.

http://rsnz.natlib.govt.nz/volume/rsnz_85/rsnz_85_03_004050.pdf

http://rsnz.natlib.govt.nz/volume/rsnz_80/rsnz_80_03_004870.pdf

Dans l'idéal une observation doit mettre en évidence, la forme du corps, le profil, la taille et la position du gnathostome, le nombre, la position, la taille des soies, la structure des pattes, le détail de la griffe-plume, la structure du bouclier dorsal, la structure fine de la cuticule, le nombre et le tracé des pseudo-anneaux, les genitalia mâle et femelle. Il reste donc du travail à accomplir.

 



bibliographie (on line) :

Eriophyoid mites (Acari: Eriophyoidea) occurring on lime trees in ornamental nurseriesGRAYNA SOIKA : http://www.biollett.amu.edu.pl/biollett_43_2_35.pdf

Contribution à la connaissance des galles d’Eriophyides du Luxembourg (Acari, Eriophyidae) par Jacques LAMBINON 1), Nico SCHNEIDER 2) & Fernand FEITZ 3)












Partager cet article
Repost0

commentaires